Sommeil agité

Allongée sur une pierre plate, au soleil, la petite Yûki piquait un roupillon non loin de la Grotte Fraîche, non loin de ses camarades de clan. Elle rêvait qu'elle chassait... un lapin (^^) et que ce lapin ne voulait pas se laisser attraper, alors qu'elle lui courait après sur tout le territoire du Clan de la Lune. Et tout à coup, elle se retrouvait dans un edroit qu'elle ne connaissait pas. Il faisait froid, et elle sentait autour d'elle des odeurs inconnues, qui n'étaient pas des odeurs de loup... Alors qu'elle tentait de les analyser, le noir s'empara de ses rêves et elle se réveilla en sursaut, un grondement à peine terminé sur les lèvres.
Surprise, Yûki laissa s'éteindre son grognement. Elle avait sûrement fait pas mal de bruit en dormant. Espérant que les autres ne l'avaient pas entendue, elle se leva et s'étira. Le soleil se couchait. Yûki se demanda si une patrouille était de mise et se rassit. Elle avait faim. Pourquoi ne pas chasser sur le chemin des frontières ? Elle ne était à là de ses réflexions lorsqu'elle sentit l'odeur d'un de ses congénères dans son dos.

- Bonsoir. Murmura-t-elle en se retournant.

(up ?)

Un ciel bleu azur. Aucuns nuages à l’horizon. Pas de vent. En bref, une journée fraîche mais néanmoins ensoleillée. Et en cette belle journée d’automne, la plupart des animaux se plaisaient à paresser au soleil. Un soleil qui vous procurait une douce sensation de chaleur et de bien-être. Un début de soirée qui s’annonçait beau en perspective, tout comme la matinée qui était passée, et probablement comme la nuit qui allait se dérouler. Sûrement un des meilleurs jours de la saison.
Tout comme d’ailleurs, sûrement la meilleure humeur de la saison pour une certaine louve. Louve au pelage d’ébène et aux yeux aussi bleus que le ciel au dessus d’elle. Mais ce n’est pas parce qu’elle était dans une humeur plus sympathique que d’habitude, qu’il faut croire qu’on allait la voire sautiller partout ou courir après un papillon. Malgré sa « bonne » humeur, la louve gardait son masque d’indifférence. Elle avait juste peut-être la démarche un tout petit peu plus légère et ne fusillait pas tout ce qui bougeait du regard.

La louve noire marchait donc d’un pas léger, direction la Grotte Fraiche. Aujourd’hui, il y avait en elle quelque chose d’inhabituel, quelque chose qui ne lui arrivait pas très souvent, pour ne pas dire jamais. Pour une fois dans sa vie, (attention, miracle en vue !^^), la louve avait envie de rencontrer quelqu’un. Ou plutôt, un canidé de son espèce. Ca avait commencé dès son réveil. Après avoir ouvert un œil, la louve avait sentit qu’il lui manquait un peu de compagnie. Cette envie lui était très rare et aujourd’hui, elle voulait en profiter. C’est pour cela qu’elle allait vers la grotte. Là, il y avait toujours quelqu’un. Un grognement l’interrompit dans ses pensées. La louve releva la tête et la tourna vers la source du bruit. Avançant de quelques pas, elle découvrit une louve d’un blanc immaculé allongée sur une pierre plate. Tout comme d’autres animaux, elle était exposée au soleil. La louve blanche se leva et fit quelques étirements. Après cela, elle s’apprêtait à partir quand elle remarqua l’odeur de l’inconnue.
- Bonsoir, répondit la noire.

Yûki battit des paupières, encore un peu ensommeillée, puis détailla l'inconnue. Grande, plus grande qu'elle, plus âgée, aussi. Elle avait un pelage couleur de nuit et de grands et très beaux yeux bleus. L'un dans l'autre, elle inspirait la force... et bien sûr, Yûki ne la connaissait pas (-_-"). Cependant, elle avait répondu, alors elle ne devait pas être de si mauvais poil que cela. C'est pourquoi la jeun elouve blanche lui dédia un de ses magnifiques sourires et demanda avec sa gentillesse innocente et un peu naïve coutumière :

- Je crois que je ne te connais pas. Moi, je m'appelle Yûki, je suis patrouilleuse. (^^)

Les yeux gris perle passèrent sur le regard bleuté de sa vis-à-vis, puis étincelèrent. Rencontrer un de ses congénères était toujours une source de joie pour la petite. De toute façon, vu qu'ele était toujours joyeuse, ça ne changeait pas grand chose à d'habitude. Disons plutôt que cela lui donnait encore plus la pèche qu'à l'ordinaire.

La louve couleur de neige battit quelques peu des paupières, apparemment encore un peu endormie, ce qui était tout à fait normal après une longue sieste au soleil. Gaïa se sentit observer par l’autre louve et elle n’avait pas tort. Aussi se permit-elle de la détailler également. L’inconnue avait un pelage blanc immaculé, sans une seule tâche ou imperfection, blanc et c’est tout. Son regard était couleur ciel d’orage mais il ne paraissait pas froid. Au contraire, les yeux gris de la jeune louve blanche brillait d’une lueur enfantine, encore un peu naïve. Et cela se confirma à sa réaction. Elle fit un magnifique sourire étincelant à Gaïa. D’ailleurs, Gaïa, face à tant de naïveté et de joie, ne put s’empêcher de lui rendre son sourire. Plus petit bien sûr, mais un sourire quand même. Pour une fois, ce n’était pas un sourire ironique. Et en cela, c’était bien une exception.
Yûki. Ainsi était nommée la blanche louve. Un joli prénom qui s’accordait à merveille avec celle qui le portait. Yûki avait raison. Les deux ne s’étaient jamais rencontrées. Bon, il faut dire aussi que Gaïa n’était pas d’un naturel très social et engageant. Les individus qu’elle rencontrait, la plupart du temps, elle préférait les énervés que de discuter simplement avec eux. Mais pour Yûki, elle ferait une exception. C’est pourquoi elle lui répondit à nouveau, mais avec plus de calme que la jeunette. (^^)

- En effet, c'est la première fois que nous nous rencontrons. Je m'appelle Gaïa, je suis guerrière.

Le sourire de Yûki s'agrandit. Puis, après deux secondes passées à sourire ssans rien dire comme une andouille, ses yeux prirent une expression contrariée, et elle s'assit en se passant la langue sur le museau. (Ca donne des crampes de sourire tout le temps ^^") Son silence dura quelques secondes, une minute tout au plus. C'était étonnant qu'elle n'aie jamais vu Gaïa. Joli nom d'ailleurs. Exotique. Elle aimait bien ^^.
A vrai dire, Yûki connaissait pas mal de gens dans le coin. Mais elle n'avait jamais jamais vu la grande louve noire. Est-ce qu'elle était arrivée avant elle-même ? La louvette secoua la tête comme pour s'ébrouer et s'assit, sa queue balayant joyeusement la pierre plate sur laquelle elle se trouvait.

- C'est quand même étrange qu'on ne se soit jamais vu... Tu ne dors pas avec les autres ? ^^

Après ces quelques paroles échangées, un silence s’installa entre les deux louves aux couleurs opposées. Gaïa, elle qui ne parlait jamais beaucoup si s’était pour dire autre chose que des sarcasmes, se sentit un peu mal à l’aise face à ce silence, mais n’en laissa rien paraître. Ne sachant que dire, elle laissa Yûki diriger la discussion comme elle l’entendait. La louve blanche avait gardé son sourire éclatant et la regardait, sans rien dire. Puis, elle s’assit, prit un air songeur, et remua joyeusement la queue, balayant ainsi la pierre sur laquelle elle se trouvait.

Face à cette louve si joyeuse et encore enfantine, Gaïa ne put s’empêcher de garder un petit sourire amusée sur les lèvres. Yûki avait un caractère si différent du sien ! Même totalement opposé. Jeune, souriante et naïve, Yûki avait l’air de ne pas vouloir se départir de son ravissant sourire. Adulte, froide et sarcastique, Gaïa ne laissait pas transparaître ses émotions sur son visage. Seuls ses yeux la trahissant de temps en temps, mais il fallait être attentif et observateur.

Puis, la louve blanche coupa le silence par une question. Le mini sourire de Gaïa se transforma en mini grimace. Mal à l’aise, son instinct primaire faillit lui revenir. La louve d’ébène se retint de justesse de faire une remarque acerbe.

- Hum... c'est-à-dire que... pas tout à fait, non. Je préfère dormir là où ça me chante...

Le sourire de la jeune louve se fâna un peu sur les bords. Elle eut l'impression d'avoir gaffé. Est-ce qu'elle avait dit quelque chose de mal ? après tout, elle ne connaissait rien de la louve au pelage d'ébène, en dehors de son nom. Il y avait peut-être une raison pour laquelle elle ne fréquentait pas les autres membres de son clan, ou...
Ok, ok, Yûki. Tu recommence à paniquer pour rien. Gaïa avait répondu, non ? Alors calme-toi au lieu de t'affoler comme une idiote.
Se sentant stupide, Yûki s'ébroua et dit doucement avec un sourire timide :

- Ah...

Et, ne trouvant rien de mieux à ajouter, se sentant encore plus bête, elle répéta avec un air stupéfait :

- Ah.

Complètement à l'ouest. -_-"

Gaïa releva un peu la tête. Le sourire de la louve blanche se fana. Dans ses yeux, une lueur inquiète s’alluma. Et Gaïa s’en voulut. Peut-être aurait-elle du répondre plus sympathiquement. Peut-être… Quoi ?! Mais nan ! Rien à voir ! Ce n’était quand même pas sa faute si l’autre était curieuse non plus ! Pfff… nan mais, vraiment. Puis la louve noire se rendit compte de sa réaction. Et voilà, ça recommençait. A peine elle était mal à l’aise ou avait des remords, son caractère froid refaisait surface, comme pour la protéger des douleurs. Oui, peut-être aurait-elle du répondre plus doucement.

Yûki lui fit un timide sourire. Entre les deux louves, le silence s’était à nouveau installé. Décidemment, Gaïa avait des progrès à faire sur « comment agrémenter une discussion sans tout démolir ». Elle n’était vraiment pas douée sur ce sujet-là. La louve d’ébène baissa le regard, avant de jeter un coup d’œil aux alentours, comme pour essayer de trouver l’inspiration, pour défaire ce silence gêné. Gaïa posa la première question qui lui traversa l’esprit. Une question sans nul doute banale, mais bon, c’était la seule solution pour le moment :

- Ca fait longtemps que tu es arrivée sur ces terres ?

Le regard gris perle de la petite louve s'éclaira aussitôt. Apparemment, la louve noire ne lui en voulait pas. Heureuse que Gaïa ait trouvé quelque chose à dire, elle répondit en jappant :

- Quelques mois. Je suis arrivée avec ma maman. ^^

Sa mère... Le Nord glacé et la neige qu'elle portait dans son nom refirent surface dans l'esprit de Yûki. sans se départir de son sourire, la petite louve se lècha les babines, puis attendit patiemment que Gaïa réponde tout en chassant ses souvenirs de son esprit.

A peine une millième de seconde après avoir terminé sa phrase, que déjà, l’étincelle de bonne humeur était revenue dans les yeux couleur d’acier. Décidément, Yûki était définitivement remplie d’innocence. Et d’un certain côté, ce n’était pas un inconvénient. Elle était encore jeune, elle avait le temps d’apprendre. Et pour l’instant, elle méritait de ne pas faire face tout de suite à la réalité.
La louve au pelage d’un blanc immaculé lui fit à nouveau un sourire. Elle lui répondit avec joie. Dans son regard, une lueur impatiente brillait. La louve d’ébène lui renvoya un sourire. Beaucoup plus petit, mais tout de même significatif. Déjà que c’était exceptionnel, elle n’allait pas éclater de rire comme s’il elle avait toujours été gentille et rigolote.
- Moi, je suis arrivée il y a quelques semaines, peut-être plus, je n’ai pas vraiment fais attention…

Se sentant partir sur un sujet un peu glissant, Gaïa demanda :
- Comment s’appelle ta mère ? Peut-être que je la connais…

En réalité, Gaïa savait parfaitement qu’elle n’avait aucune chance de connaître la mère à Yûki. Mais elle n’avait pas osé à nouveau gâcher la joie de la jeunette. Alors elle avait fait semblant, comme elle était si douée pour le faire…

Yûki eut un petit jappement qui ressemblait à un rire, à la question de la grande louve noire. Le nom de sa maman ? Il n'avait plus aucune importance, à présent. Le regard gris perlé de la louvette blanche erra sur la pierre à ses pieds. Sous ses pattes grises - sauf l'antérieur gauche, qui était blanche - la roche se refroidissait à mesure que disparaissait le soleil. Sa maman ? Partie, envolée, après leur arrivée sur ces terres. Elle avait pu connaître autre chose que la neige, ce que la petite soeur de Yûki n'avait jamais pu voir...

- Ca m'étonnerait que tu puisses la connaître, Gaïa. Murmura-t-elle.

Soudain, comme pour se reprednre, Yûki redresa la tête et fit un magnifique sourire à la louve noire (comme ça : ^^).

- Elle est morte quand nous sommes arrivées ici. Elle était trop fatiguée.

C'était dit, c'était fait. rien ne changerait, et la vie continuait. Dpeuis longtemps déjà...

Splatch ! Les quatre pattes dans le plat. Décidément, aujourd’hui elle n’en faisait pas une de bonne. Elle avait vraiment le chic pour frapper là où ça faisait mal, même quand, parfois, elle ne le faisait pas exprès, tout comme à l’instant. Arff, immanquablement la vie vous jouait des tours, même dans les jours où vous essayiez d’être meilleur. Et là, c’était tombé sur Gaïa. La louve au pelage d’ébène eut une grimace qui se transforma en un petit sourire contrit, une lueur d’excuse dans le regard. Elle n’avait vraiment pas eut l’intention de réveiller des mauvais souvenirs, ni de faire du mal à Yuki.
Mais apparemment, la louve banche ne lui en voulait pas. Au contraire de garder un air triste et nostalgique, la louve releva la tête et lui fit une de ses spécialités, c’est-à-dire un énorme sourire, un de ceux qu’elle savait si bien faire. Gaïa s’excusa tout de même :

- Je suis désolée…

Puis, la louve s’engagea dans un autre sujet de discussion, un peu plus joyeux et moins pesant, du moins pour la blanche :

- Tu as rencontré beaucoup de monde ?

- Oui ! S'écria Yûki en bondissant sur ses pattes et en remuant la queue. Je connais tout le clan, il n'y avait que toi que je n'avais jamais vue. Mais maintenant...

Incapable de tenir en place, Yûki bondit de son rocher et en fit plusieurs fois le tour à fond la caisse, en aboyant de joie, comme une toupie folle extra-terrestre. Elle freina à mort et faillit percuter Gaïa, dérapa et se rassit devant la grande louve noire, la langue pendante un peu essoufflée et gênée aussi de s'être excitée comme ça.

- Maintenant que je te connais, je connais tout le monde, ici ^^ !

( Désolée de t'avoir fait attendre ^^)
Pour atterrir sur un sujet plus joyeux, elle avait réussi. Pour une fois qu’elle disait quelque chose qui pouvait vraiment rendre le sourire à quelqu’un. La louve blanche bondit sur ses pattes, le sourire toujours accroché à ses lèvres et ne voulant pas s’en départir. Ainsi, Yûki connaissait tout le clan. Encore une chose qui les séparait, elle et Gaïa. Yûki aimait, voir adorait, la compagnie. Gaïa préférait l’éviter, à part si c’était pour lancer quelques piques à ses adversaires. Sauf cas exceptionnels, comme Yûki.
D’ailleurs, celle-ci était entrain de courir à fond les manettes autours du rocher, aboyant pour montrer sa joie. Gaïa la regarda d’n air curieux. Jamais elle ne s’avancerait à faire ça, elle. Sur le coup, elle se demanda si c’était vraiment une bonne idée de vouloir être gentille cette journée, ou si au contraire, c’était une très mauvaise journée. Ou alors peut-être était-ce juste un rêve. Mais quand la tornade blanche faillit la percuter à son retour, la louve d’ébène revint à la réalité. Ne sachant pas vraiment quoi faire, ni que dire, Gaïa choisit la solution la plus simple : elle fit à nouveau un petit sourire. Mais sentant qu’elle devait quand même ajouter quelque chose, elle dit :

- Tu pourras me les présenter...

Même si au fond, elle n'en avait pas tellement envie...

Yûki écarquilla ses yeux gris perle et rentra la langue avant de pencher doucement la tête de coté. Le sérieux troublant qui la preait parfois arriva dans son attitude, dans ses paroles. Douces.

- Si tu veux. Mais si tu n'as pas envie, ne te forces pas.

Silence. Puis, Yûki refit un de ses sourires et se releva.

- J'allais partir chasser quand tu es arrivée. Tu voudrais venir avec moi, où tu préfères rester ici ? Je pourrais te présenter les autres plus tard, si tu as toujours envie...

Face à la louve d’ébène, la blanche hocha la tête sur le côté, une étincelle de sérieux brillant dans ses beaux yeux gris clairs. Face à quelques paroles, son attitude avait changé. Yûki avait maintenant un air un peu plus adulte, qui n’avait pas l’air d’être souvent sur son doux visage enfantin. Gaïa détailla cette nouvelle facette que lui faisait découvrir la louve blanche. Et les paroles qui sortirent de la bouche de la jeunette prouvèrent qu’elle n’était pas complètement innocente et surtout pas stupide. Gaïa lui fit une petite moue, mi-grimace mi-sourire contrit. Yûki ne posa pas de question sur le pourquoi du comment, et Gaïa lui en fut reconnaissante. Elle n’aurait pas apprécié que la louve soit trop curieuse. Pas maintenant, c’était encore trop tôt.
Il y eut un bref silence puis la blanche changea de sujet, proposant d'aller chasser. Gaïa hésita. Elle planta son regard dns celui de Yûki et répondit par un signe affirmatif de la tête. Après tout, pouruqoi pas ?
- Je te suis...

Yûki bondit à nouveau sur ses pieds, les yeux étincelants en remuant la queue. Elle contourna Gaïa et piqua un petit sprint jusqu'à l'endroit où commençait la forêt, puis se retourna vers la louve au pelage ébène en jappant.

- C'est par là !!!

Et comme pour faire la course, la jeunotte s'engouffra entre les pins en poussant son rire qui sonnait comme des clochettes...

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